Association Marocaine des Enseignants de Français

Bénin/Francophonie 2022

Le roman Azondato et l’ambitieux, Quand l’amour devient l’otage de la folie Pascal T. MIGNANHOUN pour vivre la langue française dans l’Atlantique Ouest

Le mercredi 02 Mars 2022 au CEG TOKPA-DOME, s’est déroulée la 1ère activité de la sous-section Atlantique-Ouest de l’APFB (l’Association des Professeurs de Français du Bénin) de l’année 2022. Les professeurs de français des communes de Ouidah, de Kpomassè et de Tori-Bossito se sont retrouvés au CEG TOKPA-DOME à 15h pour un café littéraire autour du roman Azondato et l’ambitieux, Quand l’amour devient l’otage de la folie en présence de son auteur Pascal T. MIGNANHOUN. Ce fut une occasion d’échanges riches et très instructifs.

Révéler les jeunes talents au public. C’est la principale motivation de l’APFB qui se propose de promouvoir les jeunes écrivains à travers leurs œuvres passées au scanner des passionnés de la langue française à l’occasion de cafés littéraires. C’est dans ce cadre que la Section Atlantique-Ouest de cette association a programmé un dîner littéraire autour du roman Azondato et l’ambitieux (Quand l’amour devient l’otage de la folie) de Pascal T. MIGNANHOUN.

Le Collège d’Enseignement Général TOKPA-DOME a abrité l’évènement qui a connu la participation de bon nombre d’enseignants de ce bassin pédagogique. Le président de la sous-section, le Directeur du CEG DEDOME, Monsieur Casmir MEVO, a procédé à l’ouverture de la séance. Il a remercié les uns et les autres pour leur présence en cette précieuse occasion. Il a ensuite rappelé aux participants que ladite activité s'inscrit dans la logique de l’APFB de faire découvrir aux publics les ouvrages des jeunes écrivains. En vue de faire leur promotion. Il passe ensuite la parole aux présentateurs du roman, Monsieur ALOVOEZE Francis du CEG DEKANME, qui a passé au peigne fin les éléments du paratexte et de la biobliographie de l’auteur dans un premier temps. Ensuite, après avoir résumé l’œuvre il a passé en revue les éléments du style de l’auteur avant de déboucher sur la portée de l’œuvre.

En substance, on retient que l’auteur a voulu se démarquer de ses pairs en mettant à la disposition du lecteur une œuvre de grande portée culturelle qui valorise la tradition avec une onomastique locale riche et pleine de signification. On peut citer Azondato (un grand malfaiteur et féticheur), Towakpon (Nom qui illustre les scènes régulières de pugilat), Djêhami (femme qui sied) et bien d’autres fort appréciables. Néanmoins, il subsiste dans cet ouvrage des prénoms étrangers pour que l’histoire reflète la réalité a précisé l’auteur dans ses explications. Aucune société africaine n’est composée de gens aux prénoms exclusivement endogènes, a-t-il renchéri.

Le titre du livre est pleinement en phase avec l’image proposée sur la 1ère page de couverture dans la mesure où les différentes épreuves que traversent Towakpon à cause de la méchanceté de Azondato peuvent effectivement le pousser au suicide.

Au plan stylistique, l’auteur a fait preuve d’une grande culture littéraire en rompant avec le récit linéaire usant des techniques littéraires de la prolepse et de l’analepse, en expérimentant les narrations hétérodiégétique et homodiégétique, en utilisant en abondance des figures de rhétoriques avec leurs différents effets, en enchâssant dans le récit principal, de petites histoires de genres oraux : contes, mythes, proverbes,… et des citations d’auteurs de grande renommée en littérature, l’évocation des noms des rois d’Abomey comme HOUEGBADJA, TEGBESSOU, ADJAHOUTO et BEHANZIN.

L’étude thématique révèle une variété de thèmes, l’amour, la tragédie, la tradition, l’amitié, la sorcellerie, la précarité de l’emploi, la cupidité, les problèmes conjugaux, la méchanceté etc…

En effet, l’auteur aborde la question de cette jeunesse friande de gain facile qui abandonne les classes pour s’adonner aux activités lucratives proscrites comme la cybercriminalité et à toutes pratiques pourvoyeuses de richesses immédiates sans grands efforts.

Il les invite à s’enraciner dans leurs cultures qu’ils négligent au profit des valeurs occidentales diffusées sur les ondes des médias et sur internet. Sans ce retour aux sources, l’auteur pense qu’ils seront des citoyens hybrides culturellement, ne sachant pas grande chose de leurs propres cultures et ne maîtrisant non plus la culture d’autrui qu’ils prennent comme modèles. Ils ne feront que vadrouiller entre les cultures et seront étrangers dans leur propre pays.

Enfin, un débat enrichissant et vif a suivi cette présentation. Apprenants et enseignants ont procédé à des échanges riches et nourrissants, à la satisfaction générale de tous.

Casimir MEVO

Président APFB/Atlantique Ouest